Irma et géographie des risques : faut-il enseigner différemment la géographie ?

Difficile d’y échapper, les phénomènes et risques climatiques sont au cœur de ce début de mois de septembre 2017. L’occasion de se pencher sur l’enseignement de la géographie en France.

L’ouragan José, 10ème de l’année

Ces ouragans, nommés Irma et José sont les 9^e et 10^e de l’année 2017. Avant eux il y avait déjà eu dans le nord de l’Atlantique Arlène, Bret, Cindy, Don, Emily, Franklin, Gert. Il faut remonter en 2005 pour voir le plus grand nombre de cyclones tropicaux dans cette région, 27 au total. La nomenclature des cyclones est disponible jusqu’en 2022. Le 13^e cyclone de l’année 2022 – dans le cas où il y en aurait 13 – s’appellerait ainsi Martin.

Un cyclone tropical, un risque naturel

Alors pourquoi parler de cyclone tropicale et pas de tempête tropicale ? Il s’agit en fait d’une dépression qui prend forme dans les océans de la zone inter-tropicale dont les vents dépassent ici 117 km/h, mesure de référence en météorologie. On parle alors de cyclone, typhon ou ouragan en fonction de la zone du globe concernée par le phénomène : en Atlantique nord et Pacifique nord-est, où se situent les Antilles, on parle ainsi d’ouragan.

Un phénomène normal ?

Il n’est pas étonnant de voir des ouragans a cette période de l’année, entre juin et novembre dans cette partie du globe comme l’a montré le National Hurricane Center, centre de prévisions météorologiques spécialisé dans les phénomènes tels que les Ouragans en Atlantique nord. En revanche la violence est tout a fait considérable pour Irma et José.

Quel enseignement de la géographie des risques en France ?

Cette géographie physique des phénomènes météorologiques et climatiques, cette géographie des risques n’est pas traitée au programme de lycée. Il faut attendre une spécialisation a l’université pour pouvoir s’intéresser à ces phénomènes.

En effet si les questions relatives à la mondialisation sont aux centre des programmes depuis la dernière réforme de 2010 – époque à laquelle le directeur général de l’enseignement scolaire n’était autre que Jean-Michel Blanquer, actuel ministre de l’Education Nationale -, en revanche la question des risques naturels pour les sociétés n’est qu’une question proposée, avec deux autres choix, et ce, uniquement en 2^nde.

En outre, la question des ex-DOM TOM devenus DROM COM, départements et régions d’outre mer et collectivités d’outre-mer est ici pointée. On eut se demander à juste titre, combien d’élèves savaient placer Saint-Martin sur une carte avant cette crise naturelle.

Au regard des programmes éducatifs, on observe même une adaptation proposée en géographie en classe de terminale pour les DROM, ceux-ci sont invités à « intégrer l’étude des espaces maritimes des DROM » au programme de la mondialisation en métropole. Il faudrait donc apprendre différemment la géographie en France métropolitaine et au sein des DROM COM, alors que l’ensemble constitue une seule et même France.

Faut-il enseigner différemment la géographie ? La géographie scolaire suffit-elle à acquérir des connaissances sur le monde qui nous entoure ? Sans connaissance sur une géographie des risques avant les études supérieures, sommes-nous assez préparés à cette question des aléas climatiques ?

Cette chronique a été diffusée le 12 septembre 2017 sur le média online C L’info créé par Martin Arnal.