César 2024 : La parole se libère, place à la responsabilité #Cesar2024

D’Adèle Haenel à Judith Godrèche : unies face aux violences

En 2020, quand Adèle Haenel a pris la parole, elle s’est heurtée à un mur. Ses mots lui ont été confisqués, sa présence refusée. La mise à l’honneur des agresseurs excluait toute place pour les victimes : Virginie Despentes le résumait ainsi, « on se lève et on se casse ».

Hier, la dynamique s’est inversée. Les mots de Judith Godrèche ont raisonné en plein cœur de cette cérémonie des #Césars : la parole est (enfin) permise. Une étape importante, mais tout reste à faire. « 𝐽𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑙𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑗𝑒 𝑛𝑒 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛𝑑𝑠 𝑝𝑎𝑠. 𝑂𝑢 𝑒̂𝑡𝑒𝑠-𝑣𝑜𝑢𝑠 ? 𝑄𝑢𝑒 𝑑𝑖𝑡𝑒𝑠-𝑣𝑜𝑢𝑠 ? »

Car oui ces mots sont cruciaux : les paroles des victimes ont toute leur place dans notre société. Mais libérer la parole se suffit pas : ce mouvement doit s’accompagner d’une véritable écoute de ces mots et d’une action réelle pour faire cesser ces maux.

« 𝑸𝒖𝒂𝒏𝒅 𝒍𝒂 𝒑𝒂𝒓𝒐𝒍𝒆 𝒔𝒆 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒆, 𝒐𝒏 𝒂 𝒖𝒏𝒆 𝒓𝒆𝒔𝒑𝒐𝒏𝒔𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕𝒆 » (A. Diwan)

Audrey Diwan a parfaitement résumé cette situation : « 𝐽𝑒 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑑’𝑎𝑐𝑐𝑜𝑟𝑑 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑠𝑒 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑚𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑙’ℎ𝑢𝑚𝑎𝑖𝑛 𝑠’𝑒𝑥𝑝𝑟𝑖𝑚𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑠𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑠. […] 𝑜𝑛 𝑎 𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢 𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝐽𝑢𝑑𝑖𝑡ℎ 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑎̀ 𝑙’ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒. 𝐸𝑡, 𝑜𝑛 𝑠𝑒 𝑑𝑖𝑡 𝑞𝑢’𝑖𝑙 𝑓𝑎𝑢𝑡 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑔𝑒, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑠 𝑗𝑢𝑠𝑡𝑒𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑠𝑎 𝑣𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑒́, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑎̀ 𝑣𝑜𝑖𝑥 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑠. 𝐸𝑡 𝑛𝑜𝑢𝑠, 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑜𝑙𝑒 𝑠𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑒̀𝑟𝑒, 𝑜𝑛 𝑎 𝑢𝑛𝑒 𝑟𝑒𝑠𝑝𝑜𝑛𝑠𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́. 𝐼𝑙 𝑛𝑒 𝑓𝑎𝑢𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑗𝑢𝑔𝑒, 𝑖𝑙 𝑓𝑎𝑢𝑡 𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒𝑟. 𝐼𝑙 𝑛𝑒 𝑠’𝑎𝑔𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑒 𝑏𝑎𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑑𝑒 𝑟𝑒́𝑓𝑙𝑒́𝑐ℎ𝑖𝑟. 𝐼𝑙 𝑛𝑒 𝑠’𝑎𝑔𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑟𝑒́𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑚𝑝𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑛𝑡𝑎𝑔𝑜𝑛𝑖𝑠𝑚𝑒𝑠, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟 𝑢𝑛 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 𝑒𝑛𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒 𝑝𝑖𝑟𝑒 𝑛’𝑎𝑑𝑣𝑖𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠. 𝑃𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑎𝑢 𝑓𝑜𝑛𝑑, 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑑’𝑎𝑐𝑐𝑜𝑟𝑑 𝑛𝑜𝑛, 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑛𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑜𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑥𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑠𝑎𝑙𝑙𝑒 ?! »

Un chemin commun : protéger et accompagner

• Prévenir les violences : s’informer, se former, créer les conditions d’écoute et de respect
• Garantir les droits et la sécurité des personnes, partout et tout le temps. C’est garantir l’écoute de la parole autant que le respect des silences.
• Intervenir face aux situations de danger, pour faire cesser l’impunité.
• Offrir des parcours de soins à la hauteur des conséquences de ces violences et ainsi accompagner dignement les victimes.